Génocide rwandais : la justice refuse l’extradition d’un médecin rwandais
La Voix du Nord
Jusqu’à la fin de l’année dernière, Eugène Rwamucyo exerçait à l’hôpital de Maubeuge
Un avis défavorable à l’extradition du médecin rwandais, Eugène Rwamucyo, soupçonné d’être impliqué dans le génocide des Tutsis en 1994, a été prononcé ce mercredi par la chambre de l’instruction de
la cour d’appel de Versailles, mettant ainsi fin à cette procédure.
La chambre, qui a refusé le nouveau supplément d’information requis mercredi dernier, a également décidé la remise en liberté de M. Rwamucyo.
« C’est un soulagement, car c’est un dossier très politique et donc c’est la victoire du droit sur la politique », a déclaré Me Philippe Meilhac, l’avocat de M. Rwamucyo. Selon Me Meilhac, la chambre a estimé notamment que « les droits de la défense ne sont pas garantis » au Rwanda.
« L’idée n’est pas d’échapper aux procédures », a souligné Mme Meilhac, « Nous avons l’espoir désormais que la justice française accélère le pas et l’entende car il n’y a rien de pire que de ne pas pouvoir se défendre ».
Le Rwanda est « indigné et déçu » par le refus de la justice française d’extrader vers Kigali le médecin rwandais, selon l’ambassade du Rwanda à Paris. L’ambassade « exprime sa profonde indignation et sa déception à la suite de la libération d’Eugène Rwamucyo, un génocidaire présumé ». « Sur base de faits avérés de génocide, le gouvernement rwandais avait demandé à la France l’extradition du Dr Eugène Rwamucyo », indique le communiqué, rappelant qu’une plainte pour génocide avait par ailleurs été déposée en France en 2008 contre le médecin.